IL PASSAPAROLA DEI LIBRI HA INTERVISTATO Bernard Biancarelli, direttore editoriale di Éditions Albiana Ajaccio
Presentatevi ai nostri lettori.
Prima di tutto voglio farmi perdonare di rispondere in francese…
Les éditions Albiana sont nées en 1984 au début du mouvement culturel corse, appelé depuis U Riacquistu. À cette époque il n’existait pratiquement pas d’édition locale, très peu de librairies et le « livre corse » comptait deux ou trois parutions par an. Aujourd’hui une centaine d’ouvrages paraissent chaque année sur la Corse dont deux tiers dans l’île.
Notre premier ouvrage fut le premier dictionnaire français/corse en quatre volume. A l’époque, ni les outils de la langue, ni les ouvrages de connaissance générale sur l’histoire, la géographie, le patrimoine, la nature, etc. ni même la littérature locale n’existaient vraiment. Le peu qui était édité l’était à Paris, ou bien par de petites associations ou encore à compte d’auteur. Certains parlaient même de désert culturel…
Cette histoire récente a grandement marqué notre édition qui peut se définir comme militante (nous comblons avec ardeur les lacunes historiques des champs linguistiques, littéraires et scientifiques insulaires), « généraliste » (nous éditons dans toutes les catégories d’ouvrages) et « régionalistes » (nous éditons essentiellement à propos la Corse). Notre catalogue reflète ces 35 ans d’existence, entre innovations, créations et traditions : toute la culture corse d’avant, d’aujourd’hui et celle de demain nous intéresse et nous nous attachons à maintenir cet état d’esprit au fil des ans.
Le edizioni Albiana nascono nel 1984 all’inizio del movimento culturale corso, denominato U Riacquistu. All’epoca non esisteva praticamente alcuna casa editrice locale, pochissime librerie e il “libro corso” aveva due o tre pubblicazioni all’anno. Oggi un centinaio di libri vengono pubblicati ogni anno in Corsica.
Il nostro primo lavoro è stato il primo dizionario francese / corso in quattro volumi. All’epoca non esistevano ancora né gli strumenti della lingua, né le opere di conoscenza generale su storia, geografia, patrimonio, natura, ecc. e neppure la letteratura locale. Il poco che veniva pubblicato era a Parigi, o da piccole associazioni o autori. Alcuni parlavano di deserto culturale …
Questa storia ha fortemente distinto la nostra casa editrice, che può essere definita come “militante” (colmiamo con passione le lacune storiche nei campi linguistici, letterari e scientifici dell’isola), “generalista” (pubblichiamo in tutte le categorie di opere) e “regionalista” (ci occupiamo principalmente della Corsica). Il nostro catalogo riflette questi 35 anni di esperienza, tra innovazione, creazioni e tradizioni: siamo interessati alla cultura corsa passata, attuale e futura e intendiamo mantenere questa linea nel corso degli anni.
– A che tipo di lettori si rivolge?
Le lectorat tel que nous l’entrevoyons est au moins triple en Corse. Il est constitué des Corses qui résident en Corse et désirent connaître toute leur culture (langue corse, patrimoine, histoire, albums jeunesse, etc.) et participer à l’élaboration de la société dans laquelle ils vivent (essais de sociologie, d’économie, débats, etc.). Le deuxième public est celui des Corses de la diaspora qui désirent aussi connaître leur île et en admirer les beautés, se souvenir de la Corse de leurs parents, etc.. Le troisième est constitué des amoureux de notre île qui n’y résident pas mais qui la visitent en tant que touristes l’été. Ils aiment emporter avec eux un bout de l’île, des images, des histoires, de la littérature, des guides, etc. Nous proposons des ouvrages pour chacun de ces publics. Environ une quarantaine d’ouvrages par an est publiée chez Albiana chaque année.
Il nostro pubblico è almeno di tre tipologie. La prima è rappresentata dai corsi che vivono in Corsica e vogliono conoscere la loro cultura (lingua corsa, patrimonio, storia, libri per bambini, ecc.) e partecipare allo sviluppo della società in cui vivono (saggi di sociologia, economia , dibattiti, ecc.).La seconda è costituita dai corsi della diaspora, che desiderano conoscere la loro isola e ammirarne le bellezze, ricordare la Corsica dei loro genitori, ecc. La terza è rappresentata dagli amanti della nostra isola che non vivono lì, ma che la visitano come turisti e che amano portare con sé un pezzo dell’isola, immagini, storie, letteratura, guide, ecc. Offriamo libri per ognuna di queste tipologie di lettori. Circa una quarantina di libri all’anno vengono pubblicati ad Albiana ogni anno.
– Qual è il titolo, l’autore oppure il progetto editoriale al quale siete più affezionati e perché?
Un éditeur ne peut choisir dans son propre catalogue un seul ouvrage. Tous les ouvrages sont portés avec le même enthousiasme. La réponse la plus diplomatique serait de dire que c’est toujours le prochain qui importe le plus et dans lequel nous nous investissons à fond.
Cela n’empêche pas que nous ayons eu par le passé de vrais succès de librairie ou d’estime et que nous sachions que certains projets passés nous ont construits autant que nous les avons construits.
Tous nos beaux-livres par exemple (grand formats imagés) ont demandé un investissement éditorial important et sont donc toujours des ouvrages qui comptent. Certains romans ont façonné l’image de la maison, comme une édition indépendante, investie, portée par un désir de littérature particulier.
Mais, à titre personnel, je ne veux pas détacher l’un ou l’autre de l’ensemble qui représente un travail acharné de 35 ans sur l’ensemble de la production intellectuelle de la Corse… Le catalogue (www.albiana.fr) démontre notre éclectisme et notre passion pour les productions structurantes de notre culture.
E’ difficile per un editore scegliere una singola opera dal proprio catalogo. Tutti i progetti vengono attuati con lo stesso entusiasmo e passione. La risposta più diplomatica sarebbe dire che è sempre il prossimo il progetto a cui teniamo di più e sul quale investiamo.
E’ comunque un dato di fatto che certi titoli o determinati progetti ci hanno reso possibile conseguire in passato grandi successi o riconoscimenti di stima, che ci hanno fatto crescere. Tutti i nostri libri più belli (ad esempio i grandi formati pittorici) hanno richiesto un investimento editoriale significativo e rappresentano quindi opere importanti. Alcuni romanzi hanno caratterizzato la nostra casa editrice come indipendente, guidata dal desiderio di una letteratura particolare.
Tuttavia sono per noi tutte opere importanti, e ognuna a suo modo è stata significativa per creare la nostra storia di 35 anni di duro lavoro, che ha contribuito allo sviluppo della produzione intellettuale in Corsica … Il catalogo (www.albiana.fr ) dimostra il nostro eclettismo e la nostra passione per le produzioni che rappresentano la nostra cultura.
– In Italia si legge poco, così dicono le statistiche. Secondo voi è vero e perché e cosa si poterebbe fare per invertire la tendenza?
En France, je ne sais si on lit peu, mais il est sûr qu’on lit moins de livres (au profit des écrans). La solution à cet état de fait doit passer par le volontarisme politique. Le livre est un instrument fondamental de l’émancipation humaine car il permet de “lire” le réel. Sans le livre, pas de structuration en profondeur, pas de fondamentaux, pas de lecture intelligente du monde : l’individu est laissé seul face à la violence de la vie et en situation de réaction permanente. Il devient d’ailleurs lentement mais sûrement réactionnaire. L’émotion et la peur sont seules sollicitées.
Or le livre est le seul instrument fiable d’imprégnation culturelle forte et de structuration intellectuelle stable car il nécessite de prendre du temps. Ce temps c’est celui nécessaire à l’émancipation individuelle. Il faut donc réintroduire le livre au coeur de la civilisation au risque de produire des individus craintifs, sans capacité de raisonnement, manipulables.
Chaque action en faveur de l’avènement de l’ère numérique pourrait par exemple être compensée par la même action en faveur du livre (création, promotion, diffusion, etc.), afin que les écrans ne supplantent pas le livre dans les habitudes des populations.
In Francia non so se leggiamo poco, ma è certo che leggiamo di meno, a favore degli schermi. La politica potrebbe aiutare questa criticità; infatti il libro è uno strumento fondamentale di emancipazione umana, perché consente di “leggere” la realtà.
Il libro è l’unico strumento affidabile di forte impronta culturale e strutturazione intellettuale perché richiede di dedicargli tempo, e questo tempo è necessario a conseguire un’emancipazione individuale. Dobbiamo quindi reintrodurre il libro nel cuore della civiltà, per evitare il rischio di produrre individui incapaci di ragionare e quindi manipolabili.
Ogni azione a favore dell’avvento dell’era digitale potrebbe ad esempio essere compensata dalla stessa azione a favore del libro (creazione, promozione, distribuzione, ecc.), per far sì che gli schermi non sostituiscano il libro nelle abitudini delle popolazioni.
– Cosa ne pensate delle vendite online che stanno sempre più prendendo il posto delle librerie tradizionali?
La librairie traditionnelle doit être aidée par une politique particulière et, dans le cadre évoqué plus tôt, une politique plus générale. Les ventes en ligne ont permis de porter le livre dans des lieux éloignés des centres urbains où le livre n’arrivait pas. Mais celles-ci devraient compenser les pertes des libraires qui en souffrent. Là encore il s’agit d’avoir une politique volontariste en faveur du livre en général. Un livre a besoin d’être exposé physiquement pour assurer sa vente. Sa dématérialisation nuit paradoxalement à sa visibilité, donc a sa diffusion. Les librairies sont des centres de vie et elles doivent être reconnues comme telles…
La libreria tradizionale deve essere aiutata da una politica specifica e, nel quadro sopra menzionato, anche da una politica più generale. Le vendite online hanno portato il libro in luoghi lontani dai centri urbani, dove il libro non arrivava. Ma queste vendite dovrebbero in qualche modo poter compensare le perdite delle librerie che ne soffrono. Ancora una volta, si tratta di promuovere una politica proattiva a favore dei libri. Un libro deve essere esposto fisicamente per essere venduto. La sua dematerializzazione danneggia paradossalmente la sua visibilità, quindi la sua diffusione. Le librerie sono centri di vita e devono essere riconosciute come tali …
– Qual è il vostro rapporto con i social, con quale strategia li usate e se ne traete dei vantaggi?
Les réseaux sociaux ont des avantages qui font que l’on ne peut les négliger et des inconvénients que l’on doit maitriser. Comme n’importe quel outil…
Albiana possède ses comptes (FB, Insta et Twitter) et ne s’en sert que pour annoncer ses ouvrages et communiquer avec ses relations. Nos livres disent assez qui nous sommes et ce que nous voulons pour notre communauté.
I social network, come qualsiasi strumento, presentano delle opportunità che non possono essere trascurate e delle criticità che dobbiamo essere in grado di fronteggiare….
Albiana ha i suoi account (Facebook, Instagram e Twitter) e li usa solo per pubblicizzare i suoi libri e comunicare con i lettori. I nostri libri dicono abbastanza su chi siamo e cosa vogliamo per la nostra comunità.
redazione@unlibrotiralaltroovveroilpassaparoladeilibri.it
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